Juste toi et moi

Tout comme mon poème : « Songes d’une vie damnée », je récidive de la même façon avec celui-ci. D’ailleurs, le thème sera un peu similaire à la première poésie, une sorte de maelström de cauchemars. Sauf que, cette fois, je ne serai pas toute seule. En effet, ici, il est question d’un compagnon de voyage. Sans penser à quelqu’un en particulier, il représente plutôt plusieurs acolytes à lui tout seul.
Le titre est identique à une chanson d’Indochine de l’album « Danceteria ». De plus, caché dans le poème, il y a une phrase prise d’une autre chanson d’Indochine, mais de l’album « Black City Parade ». Certaines phrases sont également influencées par les musiques de Mylène Farmer…
Enfin, cette poésie m’a été inspirée par deux écrits d’Arthur Rimbaud : « Le bateau ivre » et « Les étrennes des orphelins »…
Voilà… Bonne lecture !

J’étais inerte aux autres, dans ces logis étranges,
Lorsque mes cauchemars, à la réalité se mélangent,
Au-dehors, avec un complice au regard translucide,
Comme deux amants, vivant mille aventures intrépides,
Le Monde est plein d’ombres, nous entendons vaguement,
Les doux chants des ballades d’un endroit des plus attrayant.

Juste toi et moi, dans ce lourd sommeil de songes noirs,
Je n’ose ici, j’écris tout ce que je devrais pour te voir,
Et dès lors, au milieu de ce peuple qui se relève,
Je comprends fâcheusement que ceci n’est qu’un rêve,
Puis enfin, quand dans tes yeux, les miens se posent,
Je vois que désormais, il ne me manque plus grand chose.

Adolescents, nous quittons l’établissement glacé insalubre,
Pour courir sous un ciel sans lune, dans une nuit lugubre,
Dans les rues d’Érin, comme un phare, de couleurs vertes,
Passant dans un autre temps à la première porte ouverte,
Comme nous descendons le fleuve impassible, le pont,
Nous conduit ainsi tous deux, vers une autre dimension.

Où, de l’Enfer, sortent le Diable et les esprits malins,
Inlassablement, cherchent à nous tuer du soir au matin,
Dans les sous-sols mystérieux, des horreurs mystiques,
Glacent notre sang, comme une intense crise de panique,
En ce lieu secret, je sens poindre en moi quelques larmes,
Quand ces obscènes personnes mettent en joue leurs armes.

Pendant que le bruit s’estompe, j’ai ton sang sur mes doigts,
Je soignerai bien tes blessures, puisque c’est juste toi et moi,
Et dans la vieille forteresse gardée, tout est froid et vermeil,
L’odeur atroce de métal ne réussit pas à me tirer du sommeil,
Réchappant à la Mort, près de toi, je préfère rester à genoux,
Mais, qui peut dire dans cet Enfer, ce qu’on attend de nous ?

Toute lune est trop pâle et tout soleil est bien trop brûlant,
Loin des horizons émeraudes et des lacs de diamants,
Fuyons dans les rues ardentes, nos âmes amoureuses,
Se reposeront là-bas en secret dans la rosée brumeuse,
Échappant pour toujours aux affreux cruels et vils,
Ô ! Comme elle nous manque tellement, notre île.

Il est vrai, j’ai trop pleuré, d’avoir toujours eu peur,
De perdre encore quelqu’un, quelle infâme douleur,
Les routes nous ont laissé descendre dans des bourgs,
Rappelant le passé, par les chants élogieux d’amour,
Absorbons des pintes de bières, tel le bateau ivre,
Nous parlons souvent, tout en égrenant nos livres.

Tes yeux, à chaque fois que je regarde dans tes yeux,
Mélangeant l’azur de l’océan et le gris clair des cieux,
Silencieusement, comme des voix rouillées qui confient,
Et murmurent : « Quand reverrons-nous notre pays ? »
Nous sommes insoucieux des autres Êtres Humains,
Qui nous laissent dans le froid, les larmes et la faim.

Nous savons l’Enfer et la route rocheuse jusqu’à la cité,
Les esprits errants et les vampires de l’Hôtel hanté,
Rampant vers toi, frappé, allongé en sang sur la terre,
Le réveil ne sonne pas, je reste ici avec toi, prisonnière,
Aux baisers langoureux dans le salon éclairé et immense,
Avant que les autres ne viennent rompre ce beau silence.

Parfois, main dans la main, courant sur le goudron,
Haletant et suppliant, quand devant eux, nous tombons,
J’aurais voulu échapper à l’établissement, l’orphelinat,
Lorsque dans tes bras, je pleure et hurle : « Je peux pas. »
Nos visages se penchent, encore engourdis par le songe,
Mais toujours martyrs, par la culpabilité qui nous ronge.

Une porte s’ouvre et l’arcade nous emmène ailleurs,
Au milieu de la mer, sous un soleil brûlant de chaleur,
Sur le pont d’un navire, faisant une simple traversée,
Nous tourmente sans cesse, de ne pas savoir nager,
L’eau immonde brise et pénètre la coque à la proue,
Rencontrant les créatures marines vivants en-dessous.

Nous voguons à présent sur les rêves maussades,
Regrettant les beaux châteaux et les collines jade,
Comme un Enfer, que nous traversons en priant,
De rester ensemble, les matins, en me réveillant,
Les filles ont un amour comme un malheur,
Mais ce n’est pas cela qui me fait le plus peur.

Je ne puis plus ouvrir les yeux au levé du jour,
Les horreurs sombres valent bien tout cet amour,
Les maelströms mortels ont bénis tous les Anges,
Et peu m’importe qui trouvera que cela dérange,
Plus légère qu’une plume, je danserai sur les flots,
Des sons mystiques, dont personne ne sait les mots.

Là, quand les rues inconnues ont fini leurs tapages,
Marchons dans la nuit et voyons au prochain virage,
Un haut mur gris de pierre, écrit en lettres noires,
Trois petits mots gravés dessus : « À nos Gloires ».
Ô, mes pauvres lecteurs, qui jamais ne comprennent,
Les énigmes ou codes de mes tristes et étranges poèmes,
Je reste alors à me tenir ici sous une étoffe tricolore,
Juste lui et moi, attendant d’échapper à une autre mort.

2 réflexions sur “Juste toi et moi

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