Résumé : Cette histoire n’est pas un Cauchemar ou une Terreur Nocturne. Par mon Trouble de Rêverie Compulsive (associé aux TOC) je vis rarement dans le Monde réel. Souvent, je me retrouve avec Jem, à Paris en 2025. Mais là… En marchant dans une rue de Drogheda, nous avons NoClip… Dans les Backrooms.
Piégé dans les Backrooms
Notes de l’auteure :
‘If you’re not careful and you NoClip out of reality in the wrong areas, you’ll end up in the Backrooms.’
Je n’ai bien évidemment pas créé les Backrooms, ceci est une Légende Urbaine/Creepy Pasta calquée sur le principe angoissant des ‘Liminal Spaces’ (Espaces Liminaux). Depuis plusieurs années, chaque personne rajoute des images et des niveaux et, aujourd’hui, les Backrooms ont un nombre de niveaux presque infinis (+de 1500). La thématique des Backrooms a été très bien expliquée deux fois par deux YouTubeurs Français :
Feldup & Paradox
Et si vous voulez une bonne représentation des Backrooms, vous pouvez visionner la mini-série Web et Américaine du jeune KanePixels.
Effets garantis !
Même si les Backrooms s’étendent de plus en plus, le premier niveau reste toujours le même.
Celui que je vais vous décrire au début.
Bonne lecture…
… et bon courage…
C’est un matin brumeux avec un petit 9°C Irlandais comme je les aime.
Je quitte mon taudis dans la rue flippante remplie de Dealers de drogues, pour me diriger vers le centre-ville.
Tout à coup, Jem plop devant moi.
D’ordinaire, c’est Mick qui débarque, mais depuis ma dernière Terreur Nocturne notre relation est un peu en dents de scie. Enfin, de mon côté.
Jem ne ressemble pas à 100% au personnage dont je lui ai donné le nom. Il n’est pas Japonais, ne joue pas de violon et il n’a pas de tatouages de runes sur sa peau pâle. Par contre, tout comme son homologue, il a les cheveux aussi blanc que les neiges de Sibérie et les yeux aussi noirs que les profondeurs de la Tranchée Mariana.
Nous marchons côte à côte sur les trottoirs grimpants de la ville. Aux oreilles des autres gens, je parle toute seule, puisque je suis la seule à voir Jem. Heureusement que l’esprit neuneu des Irlandais ne nous juge pas. Enfin, ne me juge pas.
Je commence à ressembler physiquement à celle que je suis dans mon Palais Mental, à savoir :
Plus mince, beaucoup plus mince, avec de longs très longs cheveux noirs ébène que je coiffe en une grossière natte dans mon dos. Des yeux saphir et un visage fin et pâle. Niveau vestimentaire, je porte une robe noire qui s’arrête au-dessus des genoux et des grosses chaussures sombres aux pieds.
Nous marchons en parlant de la Timeline, je traverse la petite route de West Street pour rejoindre le trottoir opposé, lorsque soudain…
Jem et moi avons NoClip.
Nous venons de quitter l’Irlande pour nous retrouver au milieu d’une salle géante. De plusieurs salles géantes, en fait, emboîtées les unes sur les unes, telles un labyrinthe infini. Mais le pire, le pire est la couleur des pièces : une espèce de jaune dégueulasse et angoissante. La texture ressemble à une étrange vieille moquette qui recouvre entièrement les sols, les murs, les plinthes, les plafonds et les moindres centimètres d’espace.
Des lumières, jaunes aussi, au plafond donne une ambiance encore plus étouffante et enfermée.
Mise à part cette couleur horrible, ce qui rend cet endroit affreusement malsain est tout simplement l’absence TOTALE d’Êtres Vivants : Êtres Humains comme animaux.
Rien ne bouge.
Rien ne respire.
Rien ne vit.
Seuls dans les Backrooms.
Paniqué, Jem se tourne vers moi en râlant :
– Nom de Dieu, Alisone, t’as encore passé ton temps sur YouTube ?!
Oups.
Il me jette un regard à la fois noir et effrayé :
– Pourquoi nous ne sommes pas en 2025 à Paris ?!
Je lève les yeux au ciel. Enfin : je lève les yeux vers le plafond jaune pipi :
– Parce qu’à chaque fois que nous sommes à Paris en 2025, je me fais attaquer par un Commando Russe ou par le Tulpa que j’ai créé y’a 20 ans de ça ! Et, j’en ai marre !
Derechef, il râle.
L’un à côté de l’autre, en nous tenant presque par la main pour ne pas se séparer, Jem et moi commençons à progresser lentement dans ce dédale bordélique jaunâtre.
Toujours plus inquiet, mon ami murmure à mon oreille :
– Comment fait-on pour NoClip à nouveau ?
Mon silence lui donne un léger frisson d’horreur et je peux sentir ses doigts trembler.
Il réitère :
– Ali ?
Je lève, encore, les yeux vers le plafond couleur urine, pour maugréer :
– J’en sais rien. Personne ne le sait.
Jem s’arrête net.
Ce qui m’arrête net également.
– Quoi ? demandais-je.
– Il y a un moyen de sortir de cette horreur… Toi ! Retournons dans ton Palais Mental !
Je tique :
– Tu n’as pas accès au Palais, Jem.
– Retournons à Drogheda, alors ! Je suis sûre que la file dans laquelle tu te trouves commence à avancer ! Ça va être ton tour !
Il n’a pas tort.
En deux secondes à peine, je NoClip pour sortir des Backrooms, puis je reviens aussi rapidement.
Jem sursaute.
J’explique :
– On a le temps.
– Le temps de mourir, oui.
Les couloirs se ressemblent tous avec ce jaune criard dégueulasse. Des murs à chaque coin, des virages qui ne mènent à rien, des cul-de-sac tous les trois mètres et des cachettes angoissantes disséminées un peu partout. Dans ce lourd silence pesant, il nous est facile d’entendre un bruit au loin. Un bruit étrange.
Métallique.
Inhumain.
Collé à moi, Jem me regarde avec effroi :
– Ali… Je croyais que nous étions les seuls dans les Backrooms.
Oups.
Je me mords les lèvres, avant de lui avouer :
– Oui, nous sommes les seuls Humains… Mais, à part nous, il y a plusieurs Entités qui se promènent là-dedans. Dans tous les Levels, d’ailleurs.
Je sens que mes paroles ne le rassurent pas du tout. Avec des yeux exorbités de terreur, il questionne à nouveau :
– Et ce bruit atroce, ça ressemble à quoi ?
Je hausse les épaules :
– Bof… Nous sommes au Level 1, ça doit être Bacteria.
– Quoi ? Cette chose a un nom ?!
Je souris :
– Plutôt un surnom, en fait. Enfin, d’Après ‘Async’.
Le bruit retentit derechef, nous faisant sursauter tous les deux en même temps.
Le regard de Jem devient totalement paranoïaque, vérifiant chaque centimètres carrées jaunes, tout en murmurant, un peu perplexe :
– Tu aurais dû NoClip ici avec Bucky, pas avec moi…
Je râle.
Il comprend :
– Quoi ? T’es en bisbille avec lui ?
– Nan… Mais, souvent, ce n’est pas Bucky qui débarque, mais le Soldat de l’Hiver. Sais-tu à quel point c’est long et compliqué de désactiver Bucky ?!
Jem tourne ses yeux, toujours apeurés, vers moi, et rétorque :
– Euh… Ouais… C’est sûrement tout aussi compliqué que de te désactiver toi, non ? Genre, Paris 2025 !
Je souris :
– Et après, tu te demandes pourquoi nous sommes dans les Backrooms…
La progression est lente et… Inutile ?
Il n’y a que du jaune, du jaune et encore du jaune ! Dans cet ordre précis !
Malheureusement, l’étrange son métallique retentit à nouveau.
Merde.
Jem m’agrippe le bras et fait danser ses yeux exorbités de terreur de droite, de gauche et de haut en bas. Lorsque, soudain, dans le coin de notre vision, juste là… Dans le coin caché de nos yeux, à droite, une ombre floue, noire, qui passe et se cache.
– ALI ! hurle Jem.
– Je sais, je sais…
Mon cœur bat à 100 à l’heure, je le sens tambouriner de toutes ses forces dans ma poitrine. Comme si mon palpitant voulait vraiment se barrer de là… Mais sans moi.
Aïe…
Puis… La forme floue revient.
Elle a presque une forme Humanoïde, comme une espèce de tête carrée, un corps fin, très fin et de longs bras métalliques aussi épais qu’un fil, de même pour le semblant de ses pieds.
Mais, surtout, à chacun de ses mouvements, le silence des Backrooms résonne de ce même son angoissant et inquiétant.
Comme des ongles sur un tableau noir.
Comme des coups métalliques.
Comme des crissements insoutenables.
– ALI ! hurle encore Jem.
Je sursaute.
Enfin, nous reprenons nos esprits et nous COURONS à l’autre bout du couloir, le plus vite possible !
Loin, très loin de Bacteria…
Nous courons, courons, courons, à perdre haleine, jusqu’à prendre un autre couloir jaune et tomber sur une porte… Jaune.
Jem et moi passons la porte.
Ensemble, on NoClip… Dans un autre endroit.
La première chose qui nous frappe : c’est le bruit.
Un horrible bruit, assourdissant, comme un ventilateur géant dont les hélices bougent sans discontinuer.
Encore et encore.
Comme de l’eau ou de l’électricité qui passent par des tuyaux géants, des murs, des fils.
Les tuyaux, parlons-en :
Nous nous retrouvons dans un minuscule couloir, sans fenêtre, gris, en pierres, dont les murs sont couverts d’énormes et immenses tuyaux qui sortent desdits murs en faisant un boucan d’Enfer.
Et la chaleur… Mon Dieu, la chaleur… Il fait une chaleur à crever dans ce bordel !
Entre la chaleur et le bruit, Jem hurle à côté de moi :
– Nom de Dieu, où sommes-nous, maintenant ?!
– Dans le Level 3 !
Jem me jette un regard interrogateur et s’écrie, pour se faire entendre par-dessus le brouhaha :
– Level 3 ?! Mais, nous ne sommes pas passés par le Level 2 !
– Peu importe ! Les Backrooms ne fonctionnent pas par ordre croissant ! Nous pouvons nous retrouver d’un niveau à l’autre sans ordre précis. D’ailleurs, le Level 3 est dangereux ! Ici, il y a les Smilers, les Voleurs de peaux et les Hounds !
Effrayé, Jem court dans les couloirs étouffants, avec une chaleur qui va jusqu’à 43°C, il tombe sur une vieille porte rouillée qu’il tire, puis pousse de toutes ses forces. Sans toutefois parvenir à la faire bouger d’un seul centimètre.
Je lève les yeux vers les tuyaux du plafond, en expliquant :
– Jem, toutes les portes de ce Level sont verrouillées.
Il hurle.
Il hurle à plein poumon.
Et son cri couvre à peine les bruits des tuyaux…
Nous marchons dans les fourneaux vociférant.
Jem me jette un regard suppliant :
– Alisone, pitié, essaye de NoClip, maintenant !
OK…
Nous nous retrouvons dans une salle immense, couverte de banderoles, de ballons multicolores, de gâteaux géants, bref, une Fête sans fin.
Jem sourit enfin.
Il se dirige vers les centaines de gâteaux appétissants, mais je l’en empêche :
– NON ! Jem, ne mange pas ça !
– Pourquoi ?
Je suis terrifiée.
Et il le voit, il le comprend.
Et cela le terrifie encore plus.
Je lui explique, en murmurant :
– Nous sommes dans le Level des Partygoers… Ils transforment les cadavres de leurs victimes en gâteaux…
Jem panique de plus belle.
Sur le mur, beige, un gros et grand smiley rouge sang saute à mes yeux :
=)
Les Partygoers.
Jem panique encore et encore.
La voix tremblante, il me murmure :
– Ali, s’il te plaît… Tu dois NoClip maintenant…
THE END
=)
Or not
You never leave the Backrooms.
Terminé le : 18.07.2022
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